BIOGRAPHIE :
Sylvie Gracia est autrice et directrice littéraire de L’Iconoclaste.
QUELQUES LIVRES :
Nous n’étions pas des tendres
L’Iconoclaste, 2024
Le temps d’un été, Hélène revient s’occuper de son père. Chaque année, une laisse invisible la ramène au pays, dans ce coin perdu qui lui a donné son accent un peu rauque.
Hélène s’est construit une autre vie à Paris, une vie réussie comme on dit, mais dans la maison du lac elle redevient une petite fille obéissante. Rien n’a changé au village, ni les gens, ni cette pesanteur qui vous colle à la peau. Hélène n’est dupe de rien ni de personne, c’est une marque de fabrique chez elle.
Pourtant, cet été, tout se défait. Son frère veut vendre la maison, son père va mourir. Sur le marché, son regard croise celui d’un ancien amant. Leurs corps se retrouvent.
Et cet amour d’automne a pour tous les deux le goût de la liberté.
Mes Clandestines
Editions Jacqueline Chambon, 2015
Mathilde, Tamina, Camille Moravia, Clémence, tant de femmes aimées et complices ont jalonné la vie de la narratrice, se sont glissées en elle, comme autant de doubles – mes clandestines, dit-elle. Autant de façons de multiplier les expériences, autant de chances de se découvrir, de se dessiner en creux.
A travers l’amour pour la mère, la bienveillance amusée envers une rivale, la fascination pour l’artiste exhib’ sur Facebook et l’admiration pour Annie Emaux, se révèle l’oeil aigu de l’écrivain qui dissèque les coeurs, dévoile les corps et sonde les âmes. Cherche-t-elle à se trouver ou au contraire à se dissimuler en se fondant dans ses semblables, celle qui ne parle pas d’elle et n’a pas de nom, mais écrit ?
Le Livre des visages
Editions Jacqueline Chambon, 2012
Durant une année, Sylvie Gracia s’astreint à publier régulièrement sur Facebook une photo prise avec son téléphone portable, puis écrit la réaction spontanée que cette image fait naître en elle. S’invente alors au jour le jour une nouvelle forme du Journal littéraire où le plus intime surgit d’un étonnement, d’un éclat de colère, d’une peur d’être dévoilée, d’un désir soudain avoué. Ici, c’est le fragment, si consubstantiel à notre modernité, qui dévoile le réel, et la poésie la plus délicate comme la critique la plus féroce peuvent en naître. Ici l’instant est roi. Qu’il s’agisse du regard d’une femme de cinquante ans sur son propre corps, de la tendresse d’une mère pour ses filles, de l’appartement familier, d’un paysage urbain mais aussi d’idéologie ou de politique, l’œil est comme neuf, lavé, et même l’épreuve de la maladie, grâce à ce processus de distanciation, pourra peut-être se vivre autrement.
Une Parenthèse espagnole
Editions Verticales, 2009
« Luz est à mes côtés, silencieuse, pendant ces milliers d’heures passées à la recherche du tombeau de mots dans lequel j’embaume sa vie, comme j’embaume celle de Ramón, de Capa et d’Orwell, ou bien d’Antonio. La ronde des vivants et des morts. »
Deux événements viennent troubler le quotidien d’un homme approchant la cinquantaine : la mort de Luz, une amante de jeunesse, à l’issue d’une longue déchéance alcoolique ; le désir de son vieux père, un réfugié espagnol, de retourner dans son village natal. Glissant d’un pan à l’autre du souvenir, le narrateur bouscule toute chronologie pour faire résonner au présent, dans une langue limpide et écorchée, le deuil des utopies et d’autres fêlures plus intimes.